Oeuvres, Volume 3

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Didot, 1834
 

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Popular passages

Page 112 - Ne vous figurez point que de cette contrée Par d'éternels remparts Rome soit séparée : Je sais tous les chemins par où je dois passer; Et, si la mort bientôt ne me vient traverser, Sans reculer plus loin l'effet de ma parole, Je vous rends dans trois mois au pied du Capitole.
Page 31 - Consultez ces héros que le droit de la guerre mena victorieux jusqu'au bout de la terre : libres dans leur victoire, et maîtres de leur foi, l'intérêt de l'état fut leur unique loi ; et d'un trône si saint la moitié n'est fondée que sur la foi promise et rarement gardée. Je m'emporte, seigneur...
Page 198 - Fille d'Agamemnon, c'est moi qui la première, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père ; C'est moi qui, si longtemps le plaisir de vos yeux, Vous ai fait de ce nom remercier les Dieux, Et pour qui tant de fois prodiguant vos caresses, Vous n'avez point du sang dédaigné les faiblesses.
Page 201 - Un prêtre, environné d'une foule cruelle, Portera sur ma fille une main criminelle, Déchirera son sein, et, d'un œil curieux, Dans son cœur palpitant consultera les dieux...
Page 200 - Quoi ! l'horreur de souscrire à cet ordre inhumain N'a pas, en le traçant, arrêté votre main ? Pourquoi feindre à nos yeux une fausse tristesse ? Pensez-vous par des pleurs prouver votre tendresse ? Où sont-ils ces combats que vous avez rendus ? Quels flots de sang pour elle avez-vous répandus ? Quel débris parle ici de votre résistance ? Quel champ couvert de morts me condamne au silence ? Voilà par quels témoins il fallait me prouver, Cruel, que votre amour a voulu la sauver.
Page 200 - Sa coupable moitié dont il est trop épris. Mais vous , quelles fureurs vous rendent sa victime ? Pourquoi vous imposer la peine de son crime ? Pourquoi, moi-même enfin me déchirant le flanc, Payer sa, folle amour du plus pur de mon sang ? Que dis-je?
Page 201 - Cette soif de régner que rien ne peut éteindre, L'orgueil de voir vingt rois vous servir et vous craindre, Tous les droits de l'empire en vos mains confiés, Cruel ! c'est à ces dieux que vous sacrifiez...
Page 7 - Les personnages tragiques doivent être regardés d'un autre œil que nous ne regardons d'ordinaire les personnages que nous avons vus de si près. On peut dire que le respect que l'on a pour les héros augmente à mesure qu'ils s'éloignent de nous : major e longinquo reverentia.
Page 198 - D'un triomphe si beau je préparais la fête. Je ne m'attendais pas que, pour le commencer, Mon sang fût le premier que vous dussiez verser. Non que la peur du coup dont je suis menacée Me fasse rappeler votre bonté passée. Ne craignez rien : mon cœur, de votre honneur jaloux...
Page 111 - États conquis enchaînait les images, Le Bosphore m'a vu, par de nouveaux apprêts, Ramener la terreur du fond de ses marais, Et, chassant les Romains de l'Asie étonnée, Renverser en un jour l'ouvrage d'une année. D'autres temps, d'autres soins. L'Orient accablé Ne peut plus soutenir leur effort redoublé : II voit, plus que jamais, ses campagnes couvertes De Romains que la guerre enrichit de nos pertes.

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